Par
Elnor dans
le
18 Novembre 2008 à 23:08
Au matin d’un printemps froid mais ensoleillé, ce que je vécu dans ces bois changea à tout jamais la magie des lieux en une légende perdue. Tout commença alors par un sifflement sourd et particulier, un son si profond que nul éveillé à ce moment n’aurait pu ne pas entendre ce qui s’avèrerait être la cause de toute suite. Ce jour là, Hozbon mon ami à quatre pattes, réveillé depuis l’aube, attendait patiemment sur le devant d’une trappe à même le sol : la porte d’entrée de mon havre de paix. Sorti de mon sommeil avec autant d’effroi que de curiosité, je ne pris pas le temps cette fois là de penser à suivre le rituel habituel de tout les jours ; je pris mon arc et ma cape et partit résoudre le doute du silence qui précédait ce sifflement sourd et inquiétant. Bien que pressé par la curiosité, je ne pris pas le risque de sortir par la trappe au sol qui menait à mon antre. Je me précipitai par le tunnel qui menait au chêne creux et je montai l’échelle jusqu’à la passerelle. Une fois arrivé, le souffle haletant et le cœur battant au rythme du silence aussi pesant qu’inhabituel, je m’allongeai pour scruter le sol du haut des cimes. Ma première inquiétude fut de ne pas voir Hozbon, ma seconde inquiétude fut de ne rien voir d’autre que le paysage figé sans même une feuille qui bouge. Après quelques minutes d’observation et de questionnements, je pris immédiatement le chemin du retour vers ma demeure, pour m’équiper en conséquence d’une sortie et afin également de prendre avec moi mes meilleures armes. Aussi bien la décision de partir à la recherche d’Hozbon avait été facile, aussi dur avait été le moment d’ouvrir la trappe qui menait à l’extérieur. Une fois dehors et bien équipé, je pris de l’assurance ; suffisamment en tout cas pour ne pas m’inquiéter de la distance qui s’insinuait entre moi et mon repère. Mais aucuns des endroits où je pensais trouver mon fidèle ami ne se révélas être la bonne idée de recherche ; mon inquiétude se changea alors en peur, celle de me retrouver seul. Je retournai donc sur mes pas, en espérant voir ce chien noir et feu au regard intelligent et complice, à m’attendre au seuil de la maison. Soudainement, sur le retour, une brume épaisse m’encercla et ce son si profond qui m’avait fait me lever se reproduisit, mais le son venant de toutes directions en même temps, je ne pus me résoudre à avancer. Après six ou sept secondes de stupeur auditive : face à moi s’avança une nuée de feuilles orangées, vertes émeraudes et rouge sang. Mes jambes ne fléchirent pas, mais mon arc me tomba des mains, mon regard se figeait et plus je pensais à ce que pouvait être cette entité, plus je reculais à son avancée vers moi. Quand je fus acculé à un arbre qui barrait ma fuite, la masse de feuilles tournoyantes s’adressa à moi en ces termes :
-N’ai pas peur Elnor, je ne te veux aucun mal.
Quelle ne fut pas ma surprise en entendant mon nom, que personne n’avait prononcé depuis de nombreuses années. Ma réponse ne vint pas, j’était sans doute trop habitué à ne pas entendre mots autres que les miens. Alors l’entité reprit :
-N’ai pas peur, je ne veux que te parler.
Cette fois la voix douce me rassura sans doute assez, alors je répondis :
-Me parler de quoi, de ma folie, de l’absence d’Hozbon ou de toi ?
Puis elle me répondit :
- Rien de tout cela, Elnor, mais juste du risque que tu prends à rester ici si longtemps.
A cet instant mon sang se glaça à l’écoute de cette sombre nouvelle qui s’annonçait. Mais je restai sans voix et ne dis plus rien.
-Sauf si ton désir est de mourir en ces lieux Elnor, tu dois partir au plus vite. Je ne suis qu’un messager des arbres que tu chéris avec respect. Et c’est pour cette raison qu’ils te préviennent que le danger te guette comme tous ceux qui vivent en ces lieux. Je ne peux te dire quel danger te menace mais seulement te rassurer sur ton compagnon Hozbon. Il t’attend à la lisière ouest du bois. Prend ta décision, mais prend la rapidement homme des bois. Et surtout n’oublie pas que tu n’est point fou de me voir et m’entendre, mais seulement chanceux l’ami.
A peine sa phrase terminée, je vis les feuilles s’envoler vers les cimes et la brume se dissiper.
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mon cher Elnor le temps est venu,semble t'il pour toi de quitter ces bois que tu aimes tant...Il me tarde que tu nous raconte la suite de ton histoire...